Acide

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Acide malade, poème extrait de "Acides", Guillaume Allopinaire[1], 1913

Recueil poétique majeur et remarquable du XXème siècle, Acides nous propose une vision du monde à la limite de l'existence, un voyage dans les profondeurs de la conscience humaine et ses égards quant à elle-même.

Acides

Acide malade et adoré,

Tu mourras quand tes feuilles auront brûlé,

Quand on t'aura écrasé,

Dans le cendrier,


Pauvre acide, meurs en plaisir et en ivresse,

Toi qui noircis l'espace vide,

De ma page blanche,

Et de la cime de mon esprit,

Hantes toutes mes nuits,


Par la fenêtre de mon âme,

Je mire les éperviers planer,

Sur les nixes nicettes vertes et naines[2],

Qui n'ont jamais aimé,

Avec des cerfs qui ont bramé au loin,

C'était peut-être moi en fait,[3],


Et que j'aime, Ô acide,

Que j'aime tes rumeurs,

La fumée qui monte,

Ton corps qui s'évapore feuille à feuille,


L'alcool

Qui saoule

L'acide

Qui brouille

Ma vie

S'écroule[4]



Autres œuvres notables : "Le pont Mirepavots"

  1. On accuse aujourd'hui encore Guillaume Allopinaire d'avoir voulu plagier un certain Guillaume Apollinaire, cependant, seule une étude comparée détaillée et totale des œuvres de ces deux auteurs majeurs du siècle par l'Académie française pourra mettre en lumière la vérité.
  2. Littéralement, des nymphes d'eau germaniques vieillies et simplettes, rappelons que l'auteur consomme de l'acide, comme le suggère son poème, ce qui fait de cette phrase un trait de génie plutôt qu'une grosse gourance stylistique qu'on aurait attribuée à l'auteur du poème s'il n'avait pas été le grand Allopinaire.
  3. Même remarque, nous pensons peu probable que Guillaume Allopinaire fusse un cerf mais toutes les hypothèses quant à l'expérience de vie qui le poussa à écrire ce poème sont possibles.
  4. Comme l'auteur au moment où il écrit ces mots vue la traînée d'encre retrouvée sur le manuscrit original de ce poème.